





Mère des peintres
Ambassadrice de Bretagne
La Mère de la gastronomie Bretonne
La Mère Gloanec Marie Jeanne (Pont Aven 1839- Pont Aven 1915) ouvre, âgée de vingt-et-un ans en 1860, sa première auberge. Les peintres restent fidèles à la Pension Gloanec jusqu'à son transfert, en 1892, sur la grande Place, à L’Hôtel Gloanec. L’accueil chaleureux et convivial de La Mère Gloanec encourage un échange vif et stimulant parmi les artistes. La pension d’origine étant devenue limitée en hébergement, elle fait construire un nouvel hôtel. Mais c’est avec sa bonne cuisine et sa joie de vivre qu’elle fidélisa sa modeste clientèle ; grâce à sa réputation, elle accueillera d’illustres artistes et hommes des arts et des lettres.
« … Il sera seulement nécessaire d’ajouter que la cuisine délicieuse de la chère vieille Marie-Jeanne, maternelle et parcheminée, est connue dans tout le milieu des artistes. » Birge Harrison 1878
La Mère Gloanec est réputée pour sa cuisine et son bon cœur mais également pour le bon marché de sa pension. A l’occasion de sa fête, Gauguin lui a dédicacé une toile lors de son: « Fête Gloanec ».
L’année 1886 voit la naissance, chez La Mère Gloanec, d'une nouvelle tendance artistique, le Symbolisme qui l’a rendra mondialement célèbre. Si, en juillet 1886, Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne et s'installe pendant trois mois chez La Mère Gloanec ce n’est pas un hasard. La réputation de Marie Jeanne auprès des peintres est déjà bien établie depuis vingt-six ans dans les milieux parisiens.
« Marie-Jeanne montrait à l’endroit des peintres beaucoup d’indulgence et de patience. Plusieurs d’entre eux n’ont payé ses succulents fricots que par des fresques violentes ou des pochades d’Outre-mer ! Mais bah ! C’étaient de bons enfants tout de même, et c’étaient ses enfants » Le Capitaine Jacob 1888
« … Ici, on fait la vaisselle et on la sèche, là on rince et on coupe pendant que La Mère Gloanec remue mystérieusement son chaudron, montre à quelque amateur curieux ses lustres anciens ou bien marchande avec le pêcheur qui arrive … voilà donc que la mère Gloanec et l’officier des Douanes se tiennent côte à côte, enlevant leurs sabots et se mettant à sauter en chaussettes. …Il triomphe par son agilité et La Mère Gloanec et lui halètent, pendant que Marie et ses compagnes, ayant abandonné la vaisselle, meurent de rire … » Spada 24 octobre 1890
Les débats sur l'impressionnisme, le rôle de la nature dans l’art, la peinture académique et le synthétisme de Gauguin, animent les soirées chez La Mère Gloanec. C'est le défi lancé par Gauguin contre la peinture didactique et réaliste qui donne à quelques artistes « le droit de tout oser ».
La Pension de La Mère Gloanec n’a guère évolué dans ses coutumes venues tout droit du Moyen-âge. Fortune faite, elle ouvrira par la suite à cinquante-trois ans son Hôtel Gloanec avec un confort plus approprié aux temps modernes. Quelques lignes d’un passage nous en disent long sur l’ambiance chaleureuse et médiévale dans lequel vivait notre protagoniste.
« Chez La Mère Gloanec, il ne manque pas non plus d’œuvres artistiques, et les murs dans la petite salle à manger sont recouverts de panneaux. Si ce n’est pas aussi chic ici, c’est par contre bon marché, rustique et accueillant. Pour une pension généreuse : Café le matin, déjeuner et souper, on ne paie que 55 francs par mois, avec une bonne chambre en ville. A L’hôtel où il y a peu de places, il coûte 20 francs, peut-être moins, si on reste longtemps. Si on est là pour peu de temps, on demande 2 francs par jour pour les repas, 1 pour la chambre, tout compris. C’est là une bonne affaire, n’est-ce-pas ?
L’entrée, chez La Mère Gloanec, vous met immédiatement de bonne humeur. Car on arrive de suite dans la grande cuisine qu’il faut traverser pour entrer dans la salle à manger. Près de la grande cheminée, l’hôtesse et son personnel féminin (il n’y a point de masculin) ont leurs « lits –clos » où elles montent quand le travail du jour est terminé et que les clients sont couchés. En plus des lits, on voit encore là où Le Père Gloanec règne et prend ses repas … Mais si lui est en principe invisible, ce n’est pas le cas de sa femme. Cette créature, à la bouche tordue, amicale, bavarde, se déplace comme un oiseau dans sa grande cuisine, entourée de sa compagnie de servantes, habituellement de jeunes personnes … les femmes de Pont-Aven sont en général connues pour leur grâce … De temps en temps, l’une des servantes se met à chanter une chanson française ou bretonne et l’hôtesse et les autres l’accompagnent.
Le quotidien de Stockholm du 24 octobre 1890
La rencontre historique, en 1886, chez Marie Jeanne entre le très jeune peintre, Emile Bernard, âgé de dix-huit ans (1868-1941) et Paul Gauguin, âgé de trente-huit ans (1848-1903) allait donnait, à La Mère Gloanec, une célébrité internationale dans le monde le la peinture. Les soirées sont l’occasion de nombreuses discussions chez notre légendaire aubergiste.
Me voici à Pont-Aven chez La Mère Gloanec. Je me présente à Paul Gauguin avec la recommandation de M. Schuffenecker. Mauvaise réception. Granchi-Taylor, peintre ami de Gauguin, me conduit chez ce dernier : une petite facture tisse la couleur et rappelle Pissarro, peu de style. Mon séjour à Pont-Aven se passe sans que nous sympathisions ; nous ne causons même pas ensemble, pourtant nous sommes voisins de table. Emile Bernard 1903
La réputation de La Mère Gloanec est déjà bien établie, quand vingt-six années plus tard, elle accueille en 1886 Paul Gauguin (1848-1903) … et plusieurs autres artistes de l’école de Pont-Aven dans cette auberge rustique.
« Mère, qui était très jeune à l’époque, m’a souvent raconté qu’elle n’oublierait jamais son arrivée au petit hôtel Gloanec. On les fit entrer dans une petite salle à manger où des hommes rustres assis de chaque côté d’une longue table se servaient d’un plat commun et trempaient de larges tranches de pain dans leurs assiettes. » Doroty Mempes - Londres 1905
Ce qui attire les artistes et les écrivains ici, c’est la beauté des lieux, la réputation de notre aubergiste et le fait que les habitants de Pont-Aven posent volontiers comme modèles pour les peintres en échange d’un intérêt financier.
Chez La Mère Gloanec est produit "une nourriture à engraisser sur place", comme l’écrit Gauguin. Par la suite, elle reçoit de plus en plus d’artistes, Scandinaves, Américains, Anglais ... Elle est toujours réputée pour ses plats, son ambiance, son bon cœur et le bon marché de sa « pension complète ».
Plus tard Gauguin se souviendra que c’est bien en 1886, sans un sou, qu’il débarque à Pont-Aven, un « petit trou pas cher » en Finistère chez La Mère Gloanec. Une « jeune Bretonne rondelette » qui tient une modeste pension dans le village et lui offre une chambre sous les toits. C’est le début d’une légende car le peintre a largué les amarres, abandonnant femme et enfants.
« … La veille taverne qui a vu de multiples décennies, à également beaucoup de temps devant elle avant d’être démolie … La veille auberge … était la bohême même. Les chiens occupaient autant de place que les clients. Dans la cuisine ordonnée, la veille cheminée était encadrée par une série de blasons constituée par des ustensiles de cuivre qui brillaient, étincelaient, rutilaient, suivant l’humeur toujours changeante de la lumière. De chaque côté de la cheminée, il y avait deux grands lits bretons, dont l’un richement sculpté et dans lequel s’introduisaient, comme dans une couchette de bateau, à une heure inconnue de tous, la maîtresse de maison et ses bonnes, pour rêver derrière leurs portes ajourées, comme autrefois lorsque chacun se mettait à l’abri des rôdeurs nocturnes derrière les barreaux. A la longue table, le convive devait pousser la salade de côté pour faire place à son verre, quand cela était nécessaire. La salle à manger à côté était lambrissée du plafond à mi-hauteur du mur d’œuvres de plusieurs artistes.
Il semblerait que presque tous les artistes du monde aient séjourné à Pont-Aven au moins une fois. Ici, les manières étaient plus simples et après le dîner où les artistes côtoyaient les percepteurs, le capitaine de la douane, rougeaud, et le petit notaire, l’air s’épaississait d’un brouillard de fumée de tabac mais pétillait d’esprit et de réparties. Si en partant, un convive trébuchait sur les chiens étendus sur le seuil, le patron, taciturne, jurait … mais pas sur les chiens.
Certains jours froids d’automne, la longue table de la cuisine était recouverte de tas de grandes crêpes de blé noir cuites pour les mendiants qui chaque semaine venaient chacun leur tour à la porte avec leur sac. Et comme tous les mardis, jour de marché, elle était assaillie et la cuisine pleine d’une telle foule que c’était un miracle que le commerce puisse se faire ».
Pont-Aven 1910 Corwin Knapp Linson
Aujourd’hui, d’innombrables touristes font chaque année le pèlerinage, sur les traces du génie de tous ces artistes, écrivains et de cette mythique hôtesse bretonne. La Mère Gloanec hante encore ces paysages romantiques. Émile Bernard, Maurice Denis, Paul Sérusier... et tant d’autres, ont permis à cette petite bourgade sans histoire et grâce à La Mère Gloanec, de se rebaptiser « Cité des Peintres ».
Lorsque Gauguin revint à Pont-Aven en avril 1894, accompagné d’Annah la Javanaise, il réside dans le nouvel Hôtel Gloanec. C’est là qu’il séjourne quelque cinq mois alité, en attendant la difficile guérison de sa jambe brisée lors de la rixe à Concarneau, causée par la présence de la mulâtresse et de son singe.
La renommée de La Mère Gloanec est due aux nombreuses personnalités qu’elle accueillit dans ses murs, comme Ernest Dowson (1867-1900), auteur de Cynara, Gustave Loiseau (1865-1935) …
On a régulièrement écrit des éloges sur La Mère Gloanec sachant le rôle qu'elle a tenu dans l'histoire de ce que l'on appelle communément « L'Ecole de Pont-Aven ». Marie-Jeanne, fut une véritable « mère pour les artistes » ainsi que l'a dit Emile Jourdan (1860-1931) en 1925 à un journaliste venu l'interroger. La Mère Gloanec, recevait à ses débuts tout le monde. Les maisons faisaient souvent crédit ou recevaient la plupart du temps des tableaux pour solder les comptes. C'est chez La Mère Gloanec comme l’appelait le peintre Émile Bernard (1868-1941) que l'on a connu les noms de Gauguin, Sérusier, Laval … et quelques autres encore.
« Dans la mesure où il y a eu une école de Pont-Aven, on peut dire que c'est sous le toit de Marie-Jeanne qu'elle est née ».
La tradition orale dit que c'était la gentillesse même. La Mère Gloanec (1839-1915) fut la célébrissime « Mère des peintres » de l’École de Pont-Aven. Elle accueillit d’illustres artistes dans ses différents établissements « La Pension des illustres » dont Paul Gauguin. Ce mythe vivant est devenue l’ambassadrice de la gastronomie Bretonne. Découvrez le monde bretonnant de cette femme d’exception qui est « La Mère de la restauration Celtique ». La gastronomie bretonne est incarnée par La Mère Gloanec.
Baron de Reyvialles
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